Quarante-deux ans après la parution de la Violence de l’interpré-tation, quel est le devenir des ouvertures proposées par l’œuvre de Piera Aulagnier dans le champ de la psychanalyse contemporaine ?

Piera Aulagnier a reconsidéré la métapsychologie classique et s’est éloignée en même temps des références lacaniennes qui nour-rissaient sa pensée. À partir du « hors-champ » que construisait sa rencontre avec le discours psychotique, elle a postulé l’existence d’une activité représentative originaire pictographique. La concep-tion originale de Piera Aulagnier du lien entre l’éprouvé, le repré-senté et le dit ouvre au large champ de la clinique non-névrotique. Elle renouvelle aussi notre possibilité de rencontrer en séance, chez l’analysant comme chez l’analyste, certaines manifestations somatiques, des vides de pensée et des moments où les mots ont valeur de chose corporelle.

Comme toute théorie, cette œuvre majeure par ailleurs fortement liée à une volonté de levée de l’aliénation, a pour destin de s’éroder et de se transformer.

Comité de rédaction : Eric Julliand et Jean-Louis Serverin

Les auteurs : Maurice Dayan, Francis Drossart, Pierrette Laurent, Alberto Luchetti, Christophe Matha, Sophie De Mijolla-Mellor, Raphaël Minjard, René Péran, Jean Peuch-Lestrade, Jean-Louis Serverin, Gerassimos Stephanatos, Dominique Suchet.